*Tout
discours de vérité est une interprétation des faits.
*Plutôt
que de parler de discours scientifique, ne faudrait-il pas évoquer
une
herméneutique
? Dans ce cas là, il n'est plus possible d'envisager un progrès
de la science (des sciences dites sociales et humaines) comme l'émergence
de nouveaux concepts et de principes fondamentaux. Il vaudrait mieux évoquer
la notion de discours qui se succèdent et qui se chargent d'évaluer
le discours précédent.
On
est en droit alors de définir l'herméneutique comme un discours
second sur un discours possible.
*Vouloir
procéder d'une démarche scientifique revient parfois à
courir le risque de vouloir justifier sa position sociale et de nourrir
ses ambitions.
Le
discours des sciences humaines dans ce cas risque d'être un parti
pris idéologique où l'homme de sciences fort des soi-disants
résultats obtenus veuille instaurer son autorité dans un
domaine où pourtant l'intelligence de la plupart des phénomènes
lui échappe.
(15)Bruno
BETTELHEIM, La forteresse vide, Gallimard, 1969
(16)Selon
Gaston BACHELARD
Enfin
le plus grave n'est pas dans les errements résultant d'un usage
précipité de l'induction, ni dans l'adoption de conclusion
définitive mais dans le fait que l'homme de sciences échafaude
a priori sa théorie et ira ensuite jusqu'à déformer,
tronquer la réalité afin qu'elle satisfasse à ses
pré-supposés théoriques : "Les ethnométhodologues
montrent, par une réflexion épistémologique sur les
méthodes de la sociologie savante, que ces méthodes aboutissent
à une distorsion fondamentale de la réalité qu'elles
étudient."(17)
(17)Georges
LAPASSADE, La phénoménologie sociale et l'ethnométhodologie,
DESS
Ethnométhodologie
et informatique,année universitaire
1992-1993