Los tres compañeros


« —Osaré yo jurar —dijo don Quijote— que no es vuesa merced conocido en el mundo, enemigo siempre de premiar los floridos ingenios ni los loables trabajos. ¡Qué de habilidades hay perdidas por ahí! ¡Qué de ingenios arrinconados! ¡Qué de virtudes menospreciadas! Pero, con todo esto, me parece que el traducir de una lengua en otra, como no sea de las reinas de las lenguas, griega y latina, es como quien mira los tapices flamencos por el revés, que aunque se veen las figuras, son llenas de hilos que las escurecen y no se veen con la lisura y tez de la haz ; y el traducir de lenguas fáciles ni arguye ingenio ni elocución, como no le arguye el que traslada ni el que copia un papel de otro papel. Y no por esto quiero inferir que no sea loable este ejercicio del traducir, porque en otras cosas peores se podría ocupar el hombre y que menos provecho le trujesen. Fuera desta cuenta van los dos famosos traductores: el uno el doctor Cristóbal de Figueroa, en su Pastor Fido, y el otro don Juan de Jáurigui, en su Aminta, donde felizmente ponen en duda cuál es la tradución o cuál el original. Pero dígame vuestra merced: este libro ¿imprímese por su cuenta o tiene ya vendido el privilegio a algún librero ? »

Miguel de Cervantes Saavedra. El ingenioso hidalgo Don Quijote de la Mancha


« Les pleurs, les souffrances, les blessures ne nous sont salutaires qu'autant qu'ils ne découragent pas notre vie. Ne l'oublions jamais : quelle que soit notre mission sur cette terre, quel que soit le but de nos efforts et de nos espérances, le résultat de nos douleurs et de nos joies, nous sommes avant tout les dépositaires aveugles de la vie. Voilà l'unique chose absolument certaine, voilà le seul point fixe de la morale humaine. » Maurice Maeterlinck, La sagesse et la destinée (1898)

« Je ne sais pas où je suis, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne peut savoir, on doit juste avancer. » Samuel Beckett, L’Innommable

« Nous ne cesserons pas d'explorer. Et la fin de toute notre exploration sera d'arriver là d'où nous sommes partis et de connaître ce lieu pour la première fois. » T.S. Eliot, La terre vaine


 

« J'ai dit à mon âme, sois tranquille et attends sans espoir car l'espoir serait l'espoir de la mauvaise chose ; attends sans amour, car l'amour serait l'amour de la mauvaise chose ; il y a certes la foi, mais la foi et l'amour sont entièrement dans l'attente. Attends sans pensées, car tu n'es pas prêt à penser. Ainsi l'obscurité sera la lumière et l'immobilité la danse. » T.S. Eliot, Meurtre dans la cathédrale

« Plus on croit savoir, moins l'on sait, moins l'on est apte à apprendre. Du reste, on a beau faire on n'apprend jamais qu'à mesurer son ignorance. » Maurice Maeterlinck, La grande porte

« Se donner du mal pour les petites choses, c'est parvenir aux grandes avec le temps. »Samuel Beckett, Molloy


« Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences de nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention, et au-delà de notre compréhension limitée de nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés. » T.S. Eliot, La cocktail-party (Reilly, acte 3)

« Ceux qui savent ne savent rien s'ils ne possèdent pas la force de l'amour, car le véritable sage n'est pas celui qui voit, mais celui qui, voyant le plus loin, aime le plus profondément les hommes. » Maurice Maeterlinck, La Sagesse et la destinée, XIII

« Vous êtes sur la terre. Il n'y a pas de remède à cela. » Samuel Beckett