Recyclage de la révolution : sortie de secours

 

La vérité n'est jamais simple, la réalité reste complexe, la compréhension des phénomènes toujours difficile surtout lorsqu'il faut penser le fonctionnement d'une totalité qui nous englobe et que nous maintenons par nos croyances individuelles et nos comportements collectifs. Bien que nous détenions quelques fragments qui nous permettent d'en saisir le fonctionnement de façon limitée et subjective, il est difficile de critiquer en toute honnêteté un monde extérieur qui nous accable et nous fait vivre, sans prendre la mesure de sa propre participation au problème, non seulement en acte mais aussi en pensée.

 

Alors pour simplifier à l'extrême, mais aussi pour aiguillonner non sans raison l'esprit critique, on pourrait dire que le monde se divise en trois catégories :

- il y a ceux qui croient vivre dans une Matrice dysfonctionnelle, un  monde d'illusions et de conspirations où ils ne seraient que les pions d'un pouvoir totalitaire protéiforme, inaccessible et immuable. Des individus ou des groupes, persuadés ou auto conditionnés de leur impuissance, figés dans la croyance entretenue de ne plus être capable de changer l'état du monde. Ils entretiennent inconsciemment cette illusion qui oriente leur perception, de telle sorte que l'ordre des choses reste en dehors de leur contrôle. En ce sens, ils sont les rouages de la perpétuation, tant qu'ils se croient libres. Ils espèrent de meilleurs jours et croient en l'avenir de la révolution, mais ils n'ont pas conscience des mécanismes de régulation, de détournement et de purge, qui permettent de faire de toute contestation de l'ordre établi, une fonction intégrante du système de contrôle.

- il y a ceux qui font croire aux individus de la première catégorie qu'ils vivent dans la Matrice, alors qu'en réalité ils sont tous autant que les premiers, les véritables créateurs de l'illusion globale. Les uns font vivre aux autres ces réalités alternatives par une collaboration tacite à la manipulation des esprits. Ils adhèrent aussi bien les uns que les autres à cette grande mascarade, ce théâtre perpétuel de la valse des pantins, celui des pouvoirs accordés et des privilèges redistribués. Ils acceptent cela sans véritable entrave car ils ne savent pas faire autrement qu'entretenir un système de contrôle mû par des intérêts matérialistes et contradictoires. En ce sens, ils sont les contrôleurs de la perpétuation, tant qu'ils mettent en scène les révolutions, réalisent des purges et participent à la régulation globale. Avec leur participation active, le système de contrôle s'adapte mais ne change pas fondamentalement.

- il y a ceux qui comprennent le fonctionnement des deux catégories, qui font semblant de croire à la Matrice ou d'y adhérer afin de tromper leur monde. Ils font des simagrées pour ne pas attirer l'attention sur eux, mais sont incapables de sortir de la situation paradoxale ou ils se sont enfermés. Ne pouvant convaincre les individus de la première catégorie que la Matrice n'existe pas en dehors de leurs croyances, ni contraindre ceux de la seconde d'arrêter de jouer à la divine comédie, ils espèrent l'apparition de quelques événements miraculeux qui les sortiraient de ce mauvais pas.

Selon cette classification, comment vous définiriez-vous ? Comme quelqu'un de démuni, sous influence et qui souffre des illusions fabriquées par d'autres en rêvant de la révolution  qui le délivrera, comme quelqu'un qui collabore à la fabrication des illusions en étant tour à tour un idiot utile du système et un collaborateur du recyclage de la contestation, ou comme quelqu'un qui a compris que le monde est plus complexe et qui n'a pas encore trouvé de sortie de secours ?

Difficile de se définir selon une nomenclature aussi simpliste que les trois catégories. Si seulement on pouvait comprendre le monde aussi facilement, nous n'aurions plus besoin de réfléchir et de rechercher une juste compréhension des phénomènes. Notre sort serait déjà réglé et le monde fonctionnerait selon les turbulences d'un système chaotique auto entretenu. Malheureusement le monde dépasse notre connaissance, beaucoup trop d'éléments échapperont toujours à la compréhension immédiate.

Le problème évolue et se transforme, il nous accompagne au grés de notre progression mentale et nos convictions sur le fonctionnement de la réalité. La question se transforme elle aussi, il n'est plus question de savoir dans quelle catégorie se situer mais plutôt quel genre de futur on souhaite façonner et transmettre aux prochaines générations.

C'est ainsi que l'on pourrait se redéfinir, non pas selon des postures paradoxales et des conjectures irrésolues mais selon ses propres actions. Sachant que le monde est un théâtre d'illusions, un jeu de simulacres et un lieu de désolations. A quel sorte de futur, individuellement et collectivement souhaitez-vous adhérer ?

 

Mel Vadeker, 2016

 


Les vidéos suivantes participent à la guerre culturelle pour le changement de mentalités. Elles sont issues d'extraits de films, le plus souvent des monologues ou des discours. Ces extraits sont refaçonnés, pour en faire des appels au bon sens ou des cris d'alarme. Ce ne sont là que quelques exemples qui inspirent des communautés virtuelles et leur permettent d'illustrer une argumentation, de communiquer des valeurs, et de convaincre le plus grand nombre. On peut cependant constater les dérives de ce mode d'expression qui fait l'impasse sur le contexte de création du support original. Les différents procédés de montage et d'incrustation, les suppléments visuels et sonores, engendrent de nouvelles variétés de polysémies et de contresens, augmentant encore l'écart de compréhension entre le support original et sa version divergente sans cesse recomposée. La frontière devient floue entre l'hommage et l'habile détournement.


Carl Sagan - Who Speaks for Earth ?

“Our loyalties are to the species and the planet. We speak for Earth. Our obligation to survive is owed not just to ourselves but also to that Cosmos, ancient and vast, from which we spring.” Carl Sagan

 

 

We Are Here : The Pale Blue Dot

   


Charlie Chaplin - discours dans le film Le Dictateur , 1940
 

   

 

 

 


Peter Finch dans le film Network (1976)

Fou de rage !

   


George Carlin - Save the planet

 


Le Président et la presse : discours devant l'association des patrons de presse américains


 

 

JFK was actually talking about current events of the cold war and how nontraditional enemies were gaining information on how the US was battling this war. In this speech JFK actually points out "the need for far greater "official" secrecy"...as well as "the need for a far greater public information".

JFK admits "I have no easy answer to the dilemma that I have posed," but also states, "and would not seek to impose it if I had one." This a major difference from where todays elected officials stand.

Address, "The President and the Press," Before The American Newspaper Publishers Association, 27 April 1961
http://www.jfklibrary.org/Asset-Viewe...
http://www.jfklibrary.org/Asset-Viewe...


Extrait du film V pour Vendetta

 


Extrait du film Will Hunting

 


Extraits du film Rampage 2 : la vengeance d'un sniper