L'accomplissement du secret : protocole d'enquête MOE sur l'incident du vol JAL1628 Japan Airlines (1986)

Exposé méthodologique sur la gestion d'une anomalie en contexte aéronautique et stratégique


Introduction

 

Le 17 novembre 1986, un avion-cargo Boeing 747 de la Japan Air Lines (vol 1628), commandé par le capitaine Kenju Terauchi, a été le témoin d'une rencontre prolongée avec plusieurs objets non identifiés au-dessus de l'Alaska. L'événement a été corroboré par les radars de bord, ainsi que par les radars civils (FAA) et militaires. Malgré la crédibilité de l'équipage et la multiplicité des données techniques, l'affaire a été officiellement classée puis étouffée, avant de refaire surface des années plus tard grâce à des lanceurs d'alerte.

L'incident est un cas d'étude paradigmatique pour le MOE, car il expose crûment la tension entre l'expérience vécue par des témoins experts et le travail institutionnel visant à contrôler, normaliser ou effacer un événement jugé « impossible » ou stratégiquement sensible.


1. Déconstruction de la controverse et chronologie de l’affaire

Le MOE analyse la chronologie non comme une suite de « faits », mais comme une suite d'accomplissements pratiques par différents acteurs.


2. Gestion des témoignages et des preuves techniques

 


3. Pertinence du cas JAL1628 comme modèle d’étude

 

Cet incident est un cas d'école pour tester la robustesse du MOE face à la complexité.


4. Enjeux géopolitiques et stratégiques

 

Le secret qui entoure l'affaire n'est pas nécessairement lié à une « présence extraterrestre ». Le MOE analyse ce travail du secret comme une pratique rationnelle de gestion des risques stratégiques à l'époque de la Guerre Froide :

  1. Hypothèse technologique soviétique : l'objet pouvait être un aéronef secret soviétique testant les défenses aériennes américaines. Admettre publiquement une telle intrusion était géopolitiquement impossible.

  2. Hypothèse technologique américaine : l'objet pouvait être un prototype secret américain. Le secret était donc nécessaire pour protéger le projet.

  3. Hypothèse d'anomalie totale : si la nature de l'objet était véritablement inconnue, admettre qu'une technologie non identifiée pouvait survoler et suivre un Boeing 747 en toute impunité était un aveu de vulnérabilité stratégique intolérable.

Dans tous les cas, le travail de produire un « non-événement » était, du point de vue de la sécurité nationale, la solution la plus stable.


5. Application progressive du protocole MOE : du local au global

 


Conclusion : une méthodologie pour les affaires sensibles

 

L'incident du vol 1628 Japan Airlines est un modèle parfait pour comprendre les mécanismes de contrôle de l'information dans les démocraties en contexte de sécurité nationale. Le protocole MOE se révèle être l'outil le plus adapté pour ce type d'enquête complexe.

Il ne prétend pas révéler la « vérité » finale sur l'objet, mais il accomplit une tâche scientifiquement plus robuste : il modélise avec une grande précision la manière dont la « vérité » d'un événement est socialement et institutionnellement construite, déconstruite et reconstruite au fil du temps. En se concentrant sur le travail observable des acteurs, le MOE offre une voie pour produire une connaissance rigoureuse et vérifiable, même face au secret d'État, et pour en tirer des leçons stratégiques sur la gouvernance de l'inconnu.