Retournement de la sphère

pour un espace sans frontière


Si quelqu'un, en l'éveil de son intelligence, n'a pas été capable de s'enthousiasmer pour la beauté de la planète Terre, alors jamais il ne pourra pleinement concevoir l'importance de la parcelle d'humanité qu'il détient, ni quelle est sa place en tant qu'être humain au sein d'un système planétaire qui abrite son foyer. Et quand bien même il hausse les épaules pour se contenter du simple fait d'être là , il passera à coté de l'émerveillement existentiel qui s'en suit, celui de reconnaître cet incroyable événement qu'est la vie sur une sphère fragile en révolution permanente autour du Soleil.

Tout le monde ne peut pas aspirer à devenir savant mais tout le monde peut au moins lever ses yeux vers le ciel pour observer les étoiles et peut être se faire une idée de l'immensité de l'espace et de sa multitude qui le compose. Admettre ce simple fait astronomique est un premier pas vers d'autres questionnements, à savoir qu'une forme de vie avancée et intelligente pourrait être présente en différents endroits dans l'Univers. On peut en avoir l'intuition, mais il manquera l'élément fondamental à cette prise de conscience, et c'est l'expérience vécue de ce qui se trouve en dehors des limites du cocon terrestre.

Si la Terre est comme un berceau fragile qui abrite l'Humanité, viendra le jour où naturellement, il sera temps de quitter le confort douillet du lit maternel, de faire ses premiers gestes en dehors, pour au moins apprendre à marcher. Cela tout le monde est prêt à l'accepter, car on ne passe pas toute sa vie dans son berceau. Mais comment apprend-on à se déplacer dans l'espace infini ? Peut être faut-il commencer par se relever par ses propres moyens, parvenir à l'équilibre, avancer lentement tout en évitant les trous dans le sol  qui font tomber trop lourdement.

Cet apprentissage de la marche est long et difficile, il est fait de petites chutes, de cris et de répétitions. Comment s'initier ensuite à cet incommensurable qui dépasse notre connaissance ? Peut être faut-il également s'exercer à faire des petits mouvements sur des surfaces connues, afin d'améliorer la perception d'une géométrie spatiale à grande échelle. C'est la genèse de ce parcours initiatique dont le but est l'exploration. Un des moyens d'y parvenir est de s'affranchir des limites usuelles et des distances spatiales, et parvenir à l'extension de ce champ mental où la pensée accompagnera l'action dans la perception de ces terrains inconnus. Tant que l'Humanité n'aura pas quitté son berceau, un des mystères de sa propre existence lui restera totalement incompréhensible.

Mais avant de voyager dans l'espace et au mépris du danger reculer l'impossible, la conscience de l'Humanité a besoin de mûrir, de se développer, de s'éveiller à d'autres cieux, d'imaginer d'autres frontières et surtout de mobiliser toutes ces forces pour  faire son apprentissage de l'exploration interstellaire.  Pour l'instant l'humanité dort, comme un nouveau né qui serait pris dans un cauchemar,  comme le nourrisson tiraillé par ses besoins primaires et les pénibles convulsions d'une existence en devenir, avec cette peur constante d'ouvrir les yeux sur un environnement qu'il ne peut pas dominer. C'est ainsi que notre histoire débute, car nous sommes toujours à l'aube de l'humanité et non à la fin des temps apocalyptiques.

Parfois, la réalité revient en force pour nous dire que nous faisons parti d'un problème existentiel plus vaste. Si un autre que soit existe ailleurs dans l'Univers, et si cet autre nous rend visite, alors le problème de la faisabilité du voyage interstellaire ne se pose plus. Encore un mystère, un obstacle, un autre pas à faire pour s'avancer d'avantage vers cet inconnu, pour essayer de communiquer avec cet autre.

Si l'Humanité refuse de grandir, si nous refusons de sortir de l'état de folie qui sclérose la planète, comment peut-on imaginer que la réciprocité d'un contact soit possible ? Nous aurions les plus grandes difficultés à nous faire accepter, et en tant qu'entité collective, nous aurions toutes les peines à gérer cet événement historique et global qu'est la construction d'un échange avec d'autres formes de vie extraterrestre. Le genre humain sera-t-il capable de dépasser ses instincts  dans une Terre pacifiée ou renoncera-t-il à cohabiter sereinement avec les siens ? Quelle image laisserons nous aux autres mondes habités ? Celle d'un zoo de primates sous le règne de la barbarie, ou celle d'une planète qui attend la difficile naissance de l'homme nouveau.

Cette leçon sera rude, ouvrir les yeux sur l'Univers, apprendre à se lever, faire quelques pas dans l'espace proche. Ensuite faire ce travail sur soi, pour dépasser ses instincts et apprendre à vivre dans un Univers qui ne s'arrête pas à la frontière de notre perception. Les questions seront si nombreuses, si inquiétantes et le doute fulgurant, même l'analyse objective ne parviendra pas à satisfaire toutes nos attentes ni à apaiser nos craintes naturelles. Comment assembler ensuite les observations de manière cohérente et choisir son destin collectif entre les différents chemins critiques ? En tâtonnant sûrement, pas après pas, sans reculer ni avoir peur.

A l'inverse, la précipitation dans cette quête vers l'inconnu, l'ambition débordante, l'arrogance et l'égoïsme inhérent à la possession de nouveaux territoires à conquérir, sont des exemples d'écueils à éviter. L'Humanité se recroqueville car au lieu de s'épanouir, elle succombe aux désirs malsains du contrôle totalitaire sur le vivant. Nous avons des générations sacrifiées par la bêtise, à l'esprit atrophié par l'inconscience et la bassesse. Par ce goût immodéré pour le pouvoir la civilisation poursuit une chimère et court à perte.

Toutes ces minorités dirigeantes aux commandes des affaires du monde et non représentatives des aspirations de la majorité, tous ces groupes qui orchestrent l'essentiel des rouages économiques et politiques ne sont plus dignes de confiance. Un élitisme autocratique organisé pour la satisfaction d'oligarchies en compétition mais l'étroitesse d'esprit ne répond plus aux nouvelles aspirations de l'Homme. Nous contemplons les effets désastreux d'une forme de gouvernance qui a échoué, et a desservit le genre humain plus que de raison.

Un retour au source de la sagesse serait salutaire, tant la légitimité d'une posture critique et libératrice devient essentielle. Ce qui nous donnera les arguments pour refuser de nous accommoder des faillites de la pensée, de toutes ces limites imposées arbitrairement par ces totalitarismes polymorphes qui sont autant de maladies infantiles de l'Humanité.

Ce qu'il convient de résorber, ce sont ces dogmes imposés et contre nature, cette réduction du bons sens, cette aliénation du sens commun. Le premier système de préservation du sens critique se constituera par l'entraide solidaire, fraternelle et pacifique, pour faire cohabiter un monde de diversités, où la pluralité du vivant, ce fruit d'un long processus évolutif, constitue une force et non une faiblesse.

Ce n'est pas le nivellement par le bas, ni l'enrichissement par le haut qui sauveront notre planète. Le libéralisme sauvage et l'égalitarisme utopique n'ont pas fait long feu, ils sont devenus des coquilles vides, des doctrines sans saveurs et inconsistantes, toutes deux vouées à disparaître ou à nous faire disparaître. Il y a d'autres manières de voir le monde, d'autres idées à mettre en pratique, en prenant le temps d'élaborer collectivement les outils conceptuels adéquats à notre coexistence et en veillant à leur aspect pragmatique et éthique, avec comme point de mire de pousser la réflexion le  plus loin possible sur les rapports entre spiritualité, technologie et évolution de l'Humanité.

Continuer d'avancer sans tomber, c'est aussi par la recherche interdisciplinaire qui aide à opérer librement et sans contraintes une réflexion profonde sur le projet global de la science. Soit un mode de vie ou un savoir être qui ne niera plus l'utilité de la remise en question, tout en conservant l'aptitude à reconstruire un nouveau savoir à partir de principes scientifiques révisables. Cette recherche de l'objectivité, c'est aussi adopter des procédures qui restent opérationnelles quelque soit les circonstances historiques et les contextes du raisonnement, afin de surmonter l'ignorance, la peur et les préjugés. Le paradoxe est présent, à chaque pas, car ce qui nous sert à réfléchir repose aussi sur un édifice de conjectures, de suppositions, de croyances dont il est essentiel d'observer les fondations par cette mise à l'épreuve avec le réel.

Mettre à plat ses convictions et ses propres limites n'est pas un signe de faillite mais une mesure saine. Ce n'est pas en restant immobile que l'on peut progresser et surmonter cette peur de l'inconnu. On y parvient en privilégiant l'usage d'un doute créatif, celui qui accompagne l'action et ouvre de nouvelles perspectives, au lieu de se laisser guider par ce réflexe du replis sur soi, cet instinct grégaire qui cloisonne la raison et limite l'innovation. Le champ d'étude de l'exploration interstellaire est si vaste qu'il devient évident qu'être ouvert d'esprit, pragmatique et surtout apte à toute dialectique des contradictions revient en finalité à se conformer à la pluralité des mondes.

Cette tache d'exploration est si fondamentale et grandiose qu'elle en devient un archétype pour les générations à venir,  comme une persistance du devoir qui serait enracinée dans chaque parcelle de notre Humanité. Rien ne sert de se laisser sombrer dans la bêtise en attendant un hypothétique espoir d'amélioration du sort collectif. Il suffit d'observer l'amoncellement de représentations des connaissances que l'on espérait pérennes et les artifices  présumés définitifs et rationnels qui les soutiennent, pour se faire une idée de ce chantier du savoir déjà bien fragilisé par les incohérences et les superstitions. On ne pourra pas éviter que l'édifice des conceptions fragiles sur l'Univers ne s'écroule sous son propre poids.

A mesure que progresse l'observation, les capacités intellectuelles font défaut pour aborder d'un regard ce ciel immense. Au point de douter de la pertinence de toute analyse pour se contenter de mesurer simplement l'univers local. La conscience se trouve enferrée par ses limites propres, pris dans une autoréférence sans fin, nous essayons de comprendre une totalité qui nous englobe. Nous sommes de parti pris dans un champ d'étude que nous essayons de défricher et de délimiter.

Observer l'Univers c'est faire cette plongée en nous, un paradoxe de plus qui nous éclaire sur cette échelle des distances entre la prise de conscience de soi et la création de tout questionnement.  Cette mise en abîme nous révèle, autant les méthodes que nous utilisons pour décrire le mystère cosmique avec des mots,  que le reflet de nos pensées lorsque nous tentons de résorber notre ignorance.

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Ce que nous croyons et ce que nous percevons deviennent alors comme deux facettes d'un rêve éveillé.  Nous ne pouvons pas nous en extraire avec facilité, ni continuer à feindre de l'ignorer et sortir d'un chapeau magique une recette de cuisine qui comblera toutes nos lacunes.

Souvent on prend pour acquis que la résolution des grands problèmes sont à notre portée, que toutes les difficultés qui nous accablent peuvent être mises en équation, puis résolues à l'aide de formules, de démonstrations ou de simulations. Heureusement que le réel refait surface, même s'il est masqué par les mascarades, les lubies d'experts en théorie du Tout ou les sophistes qui voudraient que le réel se plie à leurs désirs.

On peut dire que nous savons une multitude de choses sur l'Univers mais que nous ne connaissons pas le soubassement de ces choses. Et se réfugier derrière les mathématiques n'est guerre d'un grand réconfort car "pour autant que les propositions mathématiques se rapportent à la réalité, elles ne sont pas certaines, et pour autant qu'elles sont certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité." (citation d'Albert Einstein).

C'est donc une quête de vérité sans fin qui nous attend, vers l'infini de l'observable et au-delà de la simple description. Nous n'en saurons jamais assez et nous n'aurons jamais assez d'aide d'où qu'elle vienne pour le comprendre. L'humanité n'a plus beaucoup de choix, la Terre tourne et se retourne, devient trop petite pour ses habitants, tandis que l'espace nous rappelle qu'il n'est plus l'ultime frontière.

(Einstein parle de la géométrie d'Euclide) - Si quelqu'un, en l'éveil de son intelligence, n'a pas été capable de s'enthousiasmer pour une telle architecture, alors jamais il ne pourra réellement s'initier à la recherche théorique. :


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