La nature de ma quête. (mel vadeker, 2000)

Comme un chercheur de l’absolu, je cherche à comprendre les plans à l’intérieur des plans.

Il y a tellement de niveau de réalité qu’il faut parfois que je brise ma propre raison et ses limitations pour créer des nouveaux outils conceptuels. Ce que j’évite par-dessus tout c’est t’atteindre une limitation de ma pensée, ce niveau maximal de ma connaissance ou je resterais bloqué faute de découvrir une nouvelle manière de voir la réalité. Je suis donc sans arrêt à l’affût, guettant tous les signaux de l’univers, travaillant sur mes capacités personnelles et mon intuition afin de faire évoluer ma réalité intérieure, mon système de croyance et éviter ainsi cet immobilisme de ma personnalité et de mes connaissances.

Le danger de se perdre est réel, je le conçois comme un risque calculé sur le chemin de la recherche. Pour moi c’est comme avancer sur le chemin d’une quête censée qui risque de devenir insensé. C’est le risque à prendre pour explorer et mettre à nu ce qui crée la réalité humaine. Cela revient également à aborder le problème de la complexité et des représentations de la complexité humaines à tous niveaux

J’ai parfois l’impression d’avoir certaines réponses conceptuelles répondant à des problématiques complexes depuis longtemps mais étant limité par le langage je n’arrive pas à les formaliser. Pour rendre intelligible un concept, une idée il faut créer un style d’expression et c’est la toute la difficulté, c’est ce passage de l’idée à sa représentation qui prend du temps et du travail.

Décrire une émotion, une intuition c’est utiliser le langage pour décrire un monde infini, c’est une tache sans fin, un cercle vicieux. Il apparaît que plus je cherche et plus je modifie ma perception du problème, la précision semble alors une tache impossible car je fais évoluer ma vision du monde avec mes propres interprétations, pour ensuite faire un effort de style pour m’expliquer.

Il faut savoir traduire une idée avec un langage pour le rendre intelligible et c’est ce passage qui détruit en partie la puissance d’une vision intérieure. Alors il faut manipuler le langage dans ses limites pour faire passer des idées indicibles, des concepts philosophiques impensables, de nature puissante et brutale. Travailler sur le style pour se faire comprendre c’est faire évoluer sa recherche et sa propre vision des choses selon les contraintes et les possibilités de la création et de la recherche.

Plus on cherche à décrire et plus on est pris tiraillé entre sa vision intérieure et l’impossibilité à la traduire dans toute sa justesse. Plus on fait l'effort pour se faire comprendre et plus on est forcé de créer un nouveau langage qui soit à la fois compréhensible de l’expert et du profane, c’est à dire accessible à toutes les catégories de lecteurs. C’est là qu’on reconnaît un style efficace.