Au seuil, l'aube frôle un noir silence,
L'esprit s'éveille, fixe la profondeur,
La mort s'approche en vague immense,
Dévorant le temps d'une froide terreur.
Face à l'anéantissement qui flamboie,
Les sens se voilent, vide sans contour,
La chair se dissipe, l'âme se redéploie,
L'absence règne en ce lugubre jour.
Nulle illusion ne brise l'axiomatique,
La foi dégagée des mirages trompeurs,
Nulle orientation n'arrête la dramatique,
L'épouvante étreint les cœurs rêveurs.
Limite incertaine, le songe, l'image floue,
Menace céleste, elle paralyse les gestes,
L'ultime destinée, cette impitoyable roue,
Malgré la rage, la ruine se manifeste.
La lumière décroît, l'espace se redessine,
Le réel s'impose en ce moment brutal,
Cette certitude que nul esprit ne décline,
Le monde s'épuise, indifférent au mal.
Près du seuil, le murmure et les songes,
Les âmes se drapent des ondes étranges,
L'éclat des visions vacille, l'esprit plonge,
Tissant chimères en noeuds et mélanges.
Les vagues caressent le silence cosmique,
Où les étoiles sculptent les lignes anciennes,
L'âme se diffracte dans la nuit fantastique,
Échos d'un univers où les vérités s'aliènent.
Le vent agite les feuilles, l'automne invisible,
Chaque instant révèle le manège profond,
Au cœur, le rythme résonne, chant sensible,
Le temps se tord où la folie se confond.
Aux lisières, un reflux, la réalité se déploie,
L'émotion édifiée, volatile, fumée illusoire,
Un souffle de clarté que l'esprit reçoit,
La cohésion s'effrite en volutes transitoires.
Sur le seuil indicible, le verbe se brise,
Un torrent d'échos, la force nucléaire,
Les mélodies ondulent puis dérivent,
Y renaît le murmure d'une autre ère.
Les corps s'agitent, simulacre inconnu,
Les énigmes, les forces, l'espace lointain,
L'esprit sculpte l'intangible, l'aveu soutenu,
Révélant les abîmes du chemin incertain.
Fragile condition, un frisson qui étreint,
Où le réel s'étire dans l'ombre incisive,
L'isolement murmure un lancinant refrain,
La liberté sous contrainte et l'âme captive.
Aux lisières ultimes, l'univers sans borne,
La conscience oscille, vibre et voyage,
Le temps déconstruit reprend sa forme,
L'espace exhale le déroutant message.
Ainsi se tisse l'unique trame sublime,
Où le mystère et les sens se dissolvent,
Chaque question, un pas vers l'abîme,
Que nos esprits, sans fin, résolvent.