RECUEIL HORIZON ( MEL VADEKER, 1997)
L’horizon personnel du poète guerrier. Deuxième partie.
 

Il est temps de corriger ses croyances personnelles sur le monde et sur soi. J’ai été un escroc, un paresseux, un être désorganisé torturé de contradictions.

L'escroc ne travaille pas, il régresse par la corruption des idées, il évite la discipline et l’éthique pour se réfugier vers le plus bas degré de la puissance, il rêve de dominer les autres pour satisfaire ses ambitions personnelles.

Le paresseux a peur de se faire mal en travaillant à la survie d'une humanité personnelle et collective, il se dissocie du monde pour vivre dans l’illusion.

Le désorganisé est perdu dans la complexité, sans repères solides, et sans systèmes de croyances stables. Il vit dans un désordre perpétuel qui s’entretient de lui-même. Il refuse de travailler pour la création d'une base de connaissance universelle car il a peur de se remettre en question.

Je suis un être dont la faiblesse reste liée aux épreuves de sa propre chair surmontant la tempête de la survie. Les égarements sont fréquents, ainsi que l’échec mais la correction reste possible. Je n’oublierai jamais que c’est l’usage de l’imagination, de cette force créatrice qui a modelé ma conscience afin de faire de mon être un instrument progressant vers ses propres limites. L’imagination me donne l’énergie nécessaire, elle fait évoluer ma pensée, modifie ma volonté et réorganise mes croyances. Sans cela je n’aurais pu faire de ma vie un instrument me permettant d’accomplir une puissance de vie que je souhaite atteindre.

Je vis intérieurement comme un chercheur d'or tamisant l'origine de ses croyances sous le ruisseau de la réalité quotidienne. Je me regarde dans les yeux et je crie, je sais qui je suis ! Je suis celui qui refuse de ne pas apprendre, qui continue la recherche. Je suis celui que la vérité ne fais plus peur et qui décortique tous les mécanismes secrets. Je suis celui qui regarde les plans à l’intérieur des plans.

L'histoire de l'un communique avec l'histoire de l'autre par la grâce de l'existence dans le même univers. Il faut apprendre à résister à la pression, le plus grand secret de la connaissance est là. Il faut apprendre à résister à soi-même et au monde perceptible et imperceptible. Il faut apprendre car sinon quelque chose sommeille en nous qui rarement ne se réveille. Le dormeur humain doit se réveiller pour construire une destinée plus que personnelle. Le poète guerrier savoure cet instant de repos pour terminer ses notes sur son monde et sur sa vision.

Derrière chaques images il y a d'autres paysages qui retracent un savoir qui progresse éternellement le long d'une ignorance qui recule. Les bases de la connaissance sont universellement partagées, elles sont des piliers qui permettent l’édification des croyances et des idées. Le secret n'est pas dans la sagesse mais dans ce qui permet à la sagesse de se construire. Il y a toujours quelque chose à la base de ce qui sert la vie. Celui qui oublie les bases pour créer des fantasmes condamne sa vie aux errements et à la bêtise.

Risquer sa vie, c'est se condamner aux effets d'un désordre intérieur. Avoir la paix c'est scruter les procédures qui font que chaques instants est porteur de sens. Chaque état de vie contient à la base une multitude d'agencement qui lui donne vie. Le secret de l'univers est là, c'est le secret de la vie, c'est la recherche de ce qui soutient quelque chose plutôt que rien. L’étude ne sera jamais directe car elle nécessite la présence de la conscience qui sélectionne et observe cette danse des éléments invisibles.

Quels sont donc les principes implicites que je vois aux travers de ma propre vision du monde ? Ainsi je vois toujours à travers quelque chose que je nomme la conscience organisée du système de croyance.

Les principes de vie sont des procédures élémentaires sur lesquels reposent toute chose et toute représentation de la chose. Les découvrir, c'est soulever un voile pour les traquer à travers le prisme déformant de la raison qui se penche sur son propre fondement, c'est regarder des éléments vides de sens universellement partagés mais localement utilisés par la conscience personnelle.



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