Mike, 2008
(extrait d'un texte sans titre, envoyé par Mike, 2008)
L'instant d'un instant j'ai cru en la fin de la poésie. La sombre analyse de la situation m'a conduit à penser que tout ceci était terminé. Et j'ai cru l'oracle. Et j'ai cru mes croyances. Et j'ai cru le son de ma voix. Et j'ai vraiment cru.
Les fleurs poussent dans l'imaginaire de ton esprit. Tu es vivace, tu es une plante qui ne fane pas; qui ne meurt pas. Je ne t'en veux pas. Je crois que tout ceci est possible mais je n'ai aucune idée de la façon dont cela peut se terminer. Bleu argent, bleu vif sur fond blanc. Je t'aime. Ma tâche se dissous, elle se résorbe. Il ne reste que du blanc, blanc, blanc. Rien. Silence. Cathédrale. J'y suis. Le silence résonne de pas lourds. J'avance dans la place. Je tiens sur rien. Je me sens vide poussé par un souffle invisible vers un destin que je ne comprends pas; Libre arbitre où es tu es tu ? je veux te sentir ! Je veux te ressentir. Je te tiens là entre mes mains mais pourtant tu es si fade fugace, si éthéré que je n'arrive pas à te soupeser. Je t'aime j'ai besoin de toi ne t'en va pas, comment saurais-je sinon que tu es là ? comment puis je deviner ta présence sur mes épaules ? comment saurais-je que tu marques de tes pas l'espace virtuel ? De ton empreinte de ta présence à cet endroit à l'envie à l'envers. Je n'ai plus de sens je n'ai plus d'essence car je n'arrive pas à te ressentir si fugace sois tu ce n'est pourtant pas cela qui me manque l'envie de vivre, l'envie de vivre jusqu'au bout de mes doigts la passion du lendemain. J'aime j'aime j'aime...
Lucie, lucie que tu me manques. Prénom, espace, symbole, rien. Forme, filigrane, trace qui figure dans l'air et dans le temps. Trace qui s'écoule, empreinte qui se forme. Empreinte qui se déforme. Mutable, muable, jouable. Je t'aime forme adorable. Tu n'es plus la conscience d'un être, tu es ce que je recherche. Tu es au delà d'une incarnation, tu es un motif spirituel sans vie que je souhaite atteindre. L'ambition de l'âme existe t-elle. Mon libre arbitre que veux t-il ? Que souhaite t-il ? Comment va t-il s'exprimer ? Où va t-il s'exprimer? J'arrive mon amour. Je me plonge dans tes parfums, dans tes bras, dans tes désirs, dans tes souhaits. J'incarne ce que tu es, je fusionne, je suis, je réalise. Avec toi, je vis.
Sans toi, j'erre. Je suis la bulle. Suis-je seul pourtant, suis-je vraiment isolé. Non je sais, cela vient de se passer. Je viens de le voir. Je viens de le sentir. Le monde, sa toile, son infinie connectivité me relie à tout, et pourtant. Et pourtant, tout cela me donne à croire, l'illusion d'un instant, celle de ma vie, en un isolement intense. Coincé entre les dimensions physiques, spirituelles, atemporelles, je pense comme nul ne pense. Je pense seul, isolément; sur un coin de la planète sans nul autre pour me conseiller ou pour m'aider.
Et je pleure, je pleure, oh oui, je pleure. de ne pouvoir maîtriser les ambigüités de mon existence; de ne pouvoir chercher en toute liberté, de n'être compris. Je ne suis même pas un extra terrestre je suis un sans-forme, un a-forme, un métaforme. Une métaphore d'existence. Une scène de théâtre sans avenir. Un chapiteau qui s'écroule. Une bille de couleur qui roule. Une surface multicolore qui s'étend. Un souvenir qui se répand. Une liesse qui se détend; un homme qui se repend. Sans voir, je veux voir. Sans toucher je veux toucher. L'ivresse de mon incompréhension fait de moi, l'étrange parmi les hommes. L'ambitieux dans le merveilleux, l'exalté chez les ratés. Attire à toi le temps qui te manque. Poursuis ton œuvre, et jamais n'abandonne le merveilleux. Sois toi même, prends conscience de ce que tu es de tes limites. Œuvre au bien; ai la sensation d'exister et de réaliser quelque chose de merveilleux pour la communauté.
Sens de tes mains, le souffle, la passion de l'existence; Laisse transpirer cette joie immense d'apporter du bonheur aux autres. Va à la rencontre des tiens. Voyage. Ne reste pas là planté au milieu de ton désarroi. Reprends les rennes de ton existence; Apprends à partager à donner. Plus tu donneras, moins tu te sentiras isolé. Regarde autour de toi, ouvre les yeux et tu comprendras ce que tu es et la chance de ce que tu peux être et apporter aux autres. Laisse toi faire, laisse toi aller, laisse toi aller, encore encore encore mon amour. Hiroshima...
Des milliers de kilomètres plus tard. Des milliers d'heures après avoir entendu le dernier mot le dernier son se propager. Il n'y avait plus aucune envie. Il n'y avait plus de vie. Plus rien. Tant de destruction, tant d'irrespect pour les formes de la nature... Ce n'est que l'œuvre de la folie de l'inconscience et de l'ignorance des hommes. Je reprends les rennes de mon existence. Je suis ce que je veux être. Je suis. J'aime, j'ai, je possède la flamme. Je la dirige vers mon avenir, je tends vers ce but, vers cet objectif de partage, de compassion, d'aide. J'admire, je voue, j'avoue j'aime... Je vous aime.