ANTIQUE MEMOIRE
 

Rires dorés d’enfants à la peau sombre
Eclat de soleil dans une chevelure nouée
Yeux étonnés au regard corail et d’ambre
Colliers de coquillages, d’algues tressés.

Ils courent insouciants sur toutes les plages
Ce sont les mêmes aux quatre coins du monde
Indifférents au sillage des bateaux, ils nagent
Et de leurs voix pures entonnent une ronde.

Ils font chanter les couleurs de leurs chemises sales
Leurs ceintures chamarrées rougissent à l’astre couchant
Les boucles de leurs oreilles scintillent comme cristal
Leurs lèvres accrochent un sourire plus que touchant

De leurs doigts agiles naissent des châteaux de sable
Que l’écume de la mer, à marée haute, vient recouvrir
Tous leurs rêves de partance s’arrêtent au bout de la plage
Leurs chimères ont encore tant de chemin à parcourir.

Ils sont la mémoire encore vive d’un endroit qui se meure
Sous un soleil de plomb même la misère prend feu
Petits roitelets d’un instant jamais ils ne se leurrent
Dans leurs pensées les plus folles jamais ils ne sont dieux.
 

Martina
15.11.98