Poursuite de la quête : "à la recherche du temps perdu"

Mardi 28 Mars 2000
 

C’est dans la quatrième lune que je rentre aujourd’hui sans avoir encore dormi.

La fatigue est désormais omniprésente.

Non seulement cela, mais la folie rôde tout autour de moi.

L’étais-je déjà auparavant ?
 
 

- Là n’est pas le but de ma quête quoiqu’il n’est pas inintéressant de s’y pencher dès lors que l’on comprend que le temps qui fut perdu à jamais par le sommeil nous aide à ne pas sombrer dans la folie. Intéressante affaire que celle-ci, soit !-
 
 

Mais, pour lors, je me pencherai sur les moyens permettant de vaincre l’endormissement afin de m’emparer du temps que je perds, que chacun perd en somme, dans le but de s’assoupir des heures pour être comme autrui, assoupissement rituel des hommes.

Le meilleur moyen est de s’occuper l’esprit avec quelque chose ou quelqu’un (mais personne ne se livrerait à une expérience aussi débile à part moi !).

Dans l’expectative, optons pour la solitude d’un être. Comment peut il rester éveillé lorsque la nuit pose son voile sur la journée passée ?
 
 

Que faire pour ne pas s’assoupir ?

  • Rester près d’une source lumineuse,
  • Regarder des bons films en K7 vidéo ? Non ça finit toujours par endormir,
  • Aller au Cinéma (dé nada, même résultat, c’est pire, on est dans le noir)
  • Ecouter de la musique (mauvaise idée, elle se substituerait à une berceuse)
  • Lire (là, c’est fouttu, autant ne pas y penser)
  • Jouer de son instrument de musique si on en a un (mais…les voisins n’apprécieront pas, je pense…)
  • Téléphoner à des amis travaillant de nuit ou vivant en Amérique (pendant que France Télécom ou votre opérateur préféré se frotte les mains)
  • Téléphoner à n’importe qui dans le botin, histoire d’emmerder le monde (mais là, même chose, la facture va faire mal)
  • Aller s’amuser sur Internet sur des chats, par exemple, mais il y a des limites (toujours le même problème si on est pas câblé, d’autant plus que beaucoup de bœufs s’y retrouvent)
  • Ecrire, car c’est une satisfaction personnelle qui nous occupe l’esprit (malheureusement, il y a risque d’endormissement avec le crayon dans une narine)
  • Jouer avec le chien (si vous en avez un), mais au bout d’un moment, ça vous crèvera encore plus, alors économisez vos forces !
  • S’adonner à la pâtisserie, faire des tas de gâteaux pour les copains qui me veilleront une partie de la soirée prochaine (si votre four fonctionne aussi bien que le mien, abandonnez, ne faîtes qu’un seul gâteau ou 2 mais c’est limite !)
  • Détail important : ne jouez pas au héros en voiture ! c’est dangereux et c’est assez difficile comme ça la journée de prendre sa voiture pour aller à votre cher et tant aimé travail, et de faire attention aux autres automobilistes, etc, avec des yeux qui ne cessent de papillonner.
  • Evitez de vous saouler ou de fumer un petit joint, ça n’arrangera rien à votre état qui risquerait de s’aggraver, à savoir vous écrouler deux fois plus vite, faute de légèreté. Préférez plutôt un bon thé bien fort ou un café bien noir, ou encore un chocolat chaud (avec un peu de rhum, d’accord, pour le goût) ou encore un bon cappucino avec beaucoup de chantilly….hummm…
  • Ne vous goinfrez pas, ça n’avance à rien !
  • Pensez plutôt à vos pages perso que vous n’avez pas encore monté, à votre site mis à l’abandon, oh et puis, c’est pas si grave finalement !
  • Vous pouvez aussi, bien sûr, si vous en avez les moyens, (ce qui n’est pas mon cas, vu le surnom que me donne la banquière, je cite " Miss AGIO ", un nouveau pseudo que j’emprunterai bientôt à vie !) sortir toute la nuit avec une tribu d’insomniaques dans un lieu étrange appelé " boîte " où l’on joue de la musique très forte !
  • Vous pouvez aussi, pour les plus courageux, courir sous la lune opaque, en essayant de la rattraper au fur et à mesure qu’elle avance (personnellement, je ne suis pas aussi bête, moi !)
  • Des tas de possibilités s’offrent donc ici pour lutter contre mon ennemi juré : le temps qui passe !

    Je ne sais pas combien de temps je lui résisterai mais j’aurai essayé pour ma satisfaction personnelle.
     
     
     
     
     
     

    Il y a différents symptômes qui se présentent à moi dans l’apprentissage de la folie par le non sommeil que je pratique.

    En effet, la fatigue s’abattant sur moi, mes vieilles courbatures prennent le dessus, il s’ensuit une série de douleurs au niveau des nerfs rachidiens caractérisées par une lancinante souffrance au niveau des cervicales.

    En résumé, j’ai le dos en compote.

    Ca commence par envahir l’esprit…

    Petit à petit, je me dis que je ne comprends pas pourquoi les gens vont me traiter de dingue, alors que c’est peut etre eux les fous, qui chaque jour, vont rejoindre leur oreiller afin de sombrer dans un sommeil soit disant bienfaisant pour le corps et l’esprit. Mais pourquoi se rangent t-ils tous dans leur petite vie idéalement bien menée " métro-boulot-dodo ", c’est d’un navrant !

    En me mettant à rechercher diverses données sur le temps perdu, je me suis vite rendue compte que les hommes perdaient les 2/3 de leur vie.

    Dans une moyenne, si les hommes dorment 7-8 h par jour, on s’aperçoit qu’il perd 1/3 de sa journée à dormir, soit pour un homme vivant jusqu’à environ 75 ans – 80 ans, ce dernier aura dormi environ 25 ans à plein régime.

    De plus, par le travail, on s’aperçoit qu’en travaillant 8 h en moyenne par jour (ce qui pour ma part est assez rare) pendant 45 ans, on va dire, celui ci aura perdu également près d’un tiers de sa vie.

    L’homme n’arrive plus à profiter de son temps n’en ayant finalement que très peu à lui seul !

    Pourquoi perdons nous autant de temps dans notre vie ?

    Pourquoi je fais cette expérience sur le temps ?

    Pour retrouver la chose qui me manque le plus, car à force de ne pas dormir mon esprit s’ouvre d’avantage à la réflexion interne.

    Une histoire de fous en somme !

    Je ne pense pas résister très longtemps à présent, car j’ai peur de la folie, j’ai peur de ce qu’il adviendrait de moi dans ces moments là !

    La folie est une chose bien plus terrible que la mort parce qu’on ne sait jamais comment elle se développe, ce qui la caractérise, ce qui la fait naître, comment elle a pu germer dans notre esprit, ni si jamais elle en ressortira un jour.

    Oui, j’ai peur de la folie !

    Peur de devenir trop lucide par rapport à la condition humaine actuelle, je préfère ignorer certains points de la société qui m’écœurent alors que je feins l’ignorance.

    Je me complais dans un mutisme profond alors que je bous intérieurement de la bêtise humaine qui fait exister le conformisme des hommes.

    Qui dicte ces lois morales stupides ?

    Pourquoi faudrait t- il les appliquer, les respecter ?

    Pourquoi a t- on besoin de dormir ?

    Pourquoi ai – je l’esprit torturé par diverses souffrances humaines ?

    Pourquoi la société dénonce les marginaux les reléguant au statut de parias ?