47. Crâne incandescent

Vidé de tous tes sentiments hostiles
Tu oscilles, amour ou indifférence?
Ces notions d'absolu n'ont-elles de sens
Que sur les fréquences des coeurs fébriles?

La réponse est bien-sûr dans la question
La passion mène à la neurasthénie
Alors croire à la femme de ta vie
Sera l'infâme de ta vie de pion

Car les gens comme toi aux rêves beaux
Vivent des tourments démultipliés
Sensation d'être mini et niqué
Dans ce monde à la Dysney, cadre faux

Pas d'équilibre ou de juste milieu
Entre les trop rares instants extatiques
Au lyrisme flamboyant d'anar chic
Et les coups au bide du spleen vicieux

Bien qu'à peine sauvé de la naïade
Tu replonges dans les profonds abysses
De tes illusions sur l'amour sans vice
Lisse et fait d'éternelles roucoulades

Syndrome pathologique alarmant
D'ado à vie qui ne veut pas grandir
Symptômes pas trop logiques à saisir
Pour qui n'a pas le crâne incandescent

Ta perception en tout noire, puis rose
Sculptée de vérités contradictoires
Passées au tamis et à l'entonnoir
Est le centre de forces qui s'opposent

Déconfit par des conflits intérieurs
En permanence tu sens leurs morsures
Tu appelles de tes voeux leur mort sûre
Mais rien à faire ils renaissent en vainqueurs
 28/01/01