107. Pauvre jeunesse

Tu crèves dans la rue te prostitues
Déchiré par la came qui crame ton âme
Jeune et déjà foutu tu vis de ton cul
Tu as perdu la flamme au fil de l'infâme

Des gosses de France puent cette souffrance
De la précarité pas de débouché
Un futur en absence éternelle errance
Jeunesse sacrifiée à perpétuité

Gouvernés par des vieux et rien que pour eux
Ils préparent leur retraite troisième âge en fête
Peur du jeune de banlieue vicieux dangereux
Les jeux sont faits de fait ils se paient ta tête

Tu as faim tu n'as rien dans ce lieu malsain
Seringue dans le bras atteint du sida
Sale destin d'humain traité comme un chien
Dans tes yeux aux abois pas le moindre éclat

La misère est ton crime que l'Etat sublime
Fin de la protection plus de répression
Violence légitime de notre régime
Tous les pauvres en prison ultime exclusion
Adolescents violents enfants insultant
Dans la société folle ils volent et ils violent
Délinquants innocents toi tu les comprends
Pas de bol peu d'école la misère isole

Liberté ou justice justice au supplice
Système libéral et mort du social
Toi et tes pairs périssent sans que nul n'agisse
Le quotidien exhale son odeur fécale
15/12/99