Quelques citations comme introduction :
...Une autre raison de préparer les esprits à la guerre est que cela terrifie. Des avions qui volent et lâchent des bombes sèment la panique. Alors vous cherchez quelqu'un pour vous en protéger. C'est une autre façon de maintenir les gens dans la sujétion. Et c'est encore plus efficace dans un pays libre. Mais quand un gouvernement ne peux plus utiliser la force brute, il doit contrôler les esprits. C'est précisément la raison pour laquelle les industries de l'endoctrinement sont beaucoup plus sophistiquées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne que partout ailleurs.
Noam Chomsky, entretiens, 2001... "Les énormes firmes de relations publiques, de publicité, d'art graphique, de cinéma, de télévision... ont d'abord pour fonction de contrôler les esprits. Il faut créer des "besoins artificiels", et faire en sorte que les gens se consacrent à leur poursuite, chacun de leur côté, isolés les uns des autres. Les dirigeants de ces entreprises ont une approche très pragmatique : "il faut orienter les gens vers les choses superficielles de la vie, comme la consommation." Il faut créer des murs artificiels, y enfermer les gens et les isoler les uns des autres."
Noam Chomsky, entretiens, 2001"La liberté, c'est la liberté de dire que 2 et 2 font 4. Lorsque cela est accordé, le reste suit." George Orwell, 1984
"Les guerres, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui s'entre-tuent parce que d'autres gens qui se connaissent très bien ne parviennent pas à se mettre d'accord." Paul Valéry
"On ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse."Georges Clemenceau
"L'état est une machine faite pour maintenir la domination d'une classe sur une autre." Lénine
"Le qualificatif de souverain appliqué au peuple est une tragique plaisanterie." Mussolini
"Pour moi, la violence est morale." Mussolini
"Le rôle du plus fort est de dominer et non point de se fondre avec le plus faible." Adolf Hitler
La première victime d'une guerre, c'est toujours la vérité. Attribué à Rudyard Kipling
"L'amour de la justice en la plupart des hommes, n'est que la crainte de subir l'injustice." Platon
La dictature, c'est "ferme ta gueule", et la démocratie, c'est "cause toujours". Woody Allen
En réponse à quelques questions générales
Mel Vadeker, janvier 2004Questions : Reste t-il de l'espoir ? Peut on sortir de ce contrôle politique et social qui nous cloisonne pour participer pleinement à la vie de la société ? Comment lutter contre cette forme de propagande qui est devenu planétaire ? Que faire pour éviter de vivre dans le conditionnement et la soumission ?
Il reste de l'espoir tant que l'on pourra encore librement collaborer de manière transnationale et sans intermédiaire. La menace la plus perceptible est dans le contrôle de l'information. Si on cloisonne la société civile pour l'empêcher de constituer un contre pouvoir alors c'est foutu. En effet la démocratie, ce n'est pas le pouvoir du peuple par le peuple, ça c'est de l'utopie. La réalité est plus complexe, il y a des strates de pouvoirs et des communautés auto organisées qui gèrent le système et font en sorte que cela soit plus ou moins stable. C'est par la vigilance quotidienne des citoyens que l'on peut veiller à une libre circulation des idées et surtout à ce que l'éducation populaire s'exerce pour résister à la pression des médias et toutes formes de cultures intellectuelles totalitaires ou répressives.
N'oublions pas que rien n'est justifié de fait, il ne faut pas avoir peur de mettre à nu les mécanismes intellectuels des porteurs de vérité, de les décortiquer pour mettre à nu les contradictions. Il n'y a pas d'autre façon de lutter contre la propagande et l'influence. Si on fait l'effort de confronter la pensée aux contingences du réel alors on verra au grand jour si les discours sont creux et dans ce cas ils s'effondreront sur eux-mêmes.
Empêcher les gens de réfléchir, voilà l'autre menace. Le droit à une libre information, à une libre éducation, à une libre circulation des idées, ce sont trois conditions initiales, nécessaires et suffisantes pour un débat équitable entre le citoyen et le reste de son environnement. Remettre en question ces trois piliers, c'est ouvrir la porte à diverses formes de totalitarismes. Inutile de tourner autour du pot ou d'utiliser la langue de bois : toucher à l'information et à la communication c'est mettre le doigt dans les mécanismes mentaux qui conditionnent la vie des gens au quotidien. C'est par une vigilance accrue que le grand public peut garantir lui même un avenir pour la société.
Questions : Que se passera t-il si on ne fait rien ? Est-ce que l'on peut vraiment faire quelque chose ?
Bien sûr que l'on peut faire quelque chose, à chacun selon ses moyens. Où le monde en serait arrivé si les gens avaient dit que l'on ne pouvait rien faire. Ceux qui ne s'investissent pas intellectuellement ou émotionnellement se comportent comme des pions dans un système qui les dépasse. Lorsque l'on se penche sérieusement sur ce problème de gestion des affaires du monde, il est difficile de ne pas s'impliquer. A la rigueur, on peut s'informer et revendiquer une participation à la création quotidienne de la société. Cette démarche légitime doit être encouragé même si on se retrouve confronté la plupart du temps à des conflits d'intérêts entre différentes formes de pouvoirs et de contestations. L'essentiel est dans la participation et le dialogue avec l'autre pour essayer de comprendre les rouages des sociétés humaines. Dans ce sens, il faut au minimum s'informer, lire, étudier, débattre et surtout s'approcher au plus près de la réalité du terrain pour ne pas se laisser enfermer dans des idéologies préfabriquées qui ont toutes les apparences de dogmes.
Ce qui nous touche directement est dicté en grande partie par des décisions humaines, et jusqu'à preuve du contraire, une mauvaise décision peut être analysée, critiquée et dans le meilleur des cas modifiée. Il n'y a rien d'irrémédiable ce n'est pas comme une loi physique qui est censé être la même partout dans l'univers. Toutes les décisions politiques, tous les actes de gestion des masses doivent s'adapter aux forces dynamiques des changements sociaux, aux transformations du monde sous peine de provoquer des révolutions dont on ne maîtrise aucun paramètres.
Projetons nous dans un avenir lointain, c'est à dire dans 100 ans et essayons de réfléchir à la survie de l'homme. Revenons ensuite au présent pour recarder nos conceptions, pour amplifier en quelque sorte notre vision du temps présent afin de coller au plus prés des contraintes issues de l'homme (la géopolitique et économie) et de son environnement naturel (la planétologie et l'écologie). C'est ce que l'on pourrait faire en prospective, imaginer le futur à partir des connaissances actuelles. La difficulté est de penser ce changement de la prévision dans une continuité historique qui se modifie au fur et à mesure des modalités de la prospective. Nous avons alors à penser une double prévision : un changement dans le changement.
Nous vivons continuellement dans un flux d'influences qui conditionnent la représentation de l'homme dans son environnement à court terme. C'est la politique du profit avant l'homme, ou encore plus dramatique celles de politiques du profit à moyen terme alliées aux rêves de domination idéologiques et militaires. Avec ce genre de desseins, on ne vas pas aller loin dans la construction d'une planète unifiée et pacifiée.
Pour un spectateur qui regarde notre planète de loin, le constat est dramatique. La gestion planétaire ne fonctionne pas. On peut toujours crier et implorer le miracle rédempteur mais ce n'est pas comme cela que l'on modifiera la nature humaine. Les correctifs sont difficiles à appliquer dans des réseaux fortement maillés de systèmes économiques, financiers, politiques et idéologiques. Ce système est devenu sauvage, comme une bête que l'on ne parvient plus à contrôler. Un serpent qui se mord la queue. On peut appliquer des pansements, poser des béquilles mais la catastrophe n'est-elle pas déjà annoncée. Je parle là de l'incapacité de l'homme à se représenter une unité planétaire politique et morale qui parvient à l'arbitrage entre les extrémistes de tous bords. Faut-il atteindre de tomber au fond du gouffre pour comprendre ? La leçon sera difficile à assimiler et les prochaines générations devront faire encore plus d'efforts pour domestiquer cette machinerie que l'on appelle la civilisation.
Questions : Où allons nous individuellement et collectivement? Existe t-il un avenir ? Que risque-t-on si on ne fait rien ? Si la propagande et la dictature de l'information s'accélère quel est le risque pour la société civile ?
Nous sommes en 2004 et je peux dire que Big Brother existe maintenant avec 20 ans de retard sur la prévision. J'utilise ici la mythologie populaire. Dans les faits, il faudrait plutôt parler de Big Brother au pluriel. Si on ne met pas en place une régulation politique par la citoyen, un contrôle démocratique de ces diverses institutions planétaires de surveillance et de sécurité qui font le jeux des multinationales et de diverses intelligentsias financières et politiques alors les gens resteront sous contrôle et ceux qui savent ne pourront plus faire circuler les idées correctrices. A chaque fois que l'on met en place une gestion sécuritaire il est évident de veiller a ce qu'elle ne deviennent pas un instrument de tyrannie, d'où l'utilité de mécanismes de régulation et de surveillance. Il faut que les gens rendent des comptes sinon c'est encore la fuite en avant vers la dictatures des bureaucraties politiques et des monopoles militaro-industriels.
On peut quand même s'étonner de la passivité des utilisateurs des nouvelles technologies de l'information, que ce soit pour le multimédia, l'internet et la télévision. Les gens se font laver le cerveau dans un libre consentement. C'est triste à dire mais c'est comme si la résignation s'accompagnait d'une détérioration des facultés cognitives. La masse docile, la coeur de cible des propagandistes est constituée de gens qui ne savent plus réfléchir par eux même. Ils n'ont pas appris ou ne pratiquent plus suffisamment le débat d'opinions ainsi que l'analyse des faits. C'est pour cela qu'il faut aider le plus possible les gens à être intellectuellement autonome, à se sortir des idées toutes faites, des idéologies sans fondements ou constituées par un rideau de fumée. L'éducation devient un enjeu majeur et en particulier l'auto l'apprentissage. Etre autonome c'est collaborer à son éveil intellectuel en utilisant au mieux ses capacités.
Bien entendu, un accès à diverses sources d'informations permet d'éviter la pensée unique et les clivages des idées. Une chaîne d'action possible : 1) se servir de sa curiosité naturelle pour contrôler l'information et la comparer à d'autres sources si cela s'avère en cas de déficit de confiance ; 2) décortiquer les arguments pour en analyser les mécanismes latents et la façon dont les propositions s'enchaînent les unes aux autres ; 3) évaluer la qualité de son jugement à la lumière de son expérience et ne pas hésiter à faire son autocritique en se confrontant aux autres.
Je conviens que ces recommandations ne sont pas à la portée de tout le monde, on peut même dire que c'est souvent un luxe mais cela reste à portée de main. Petit à petite et avec un peu de pratique, on peut avoir une idée rapide de la qualité de l'information que l'on reçoit, s'il s'agit d'un bruit inutile, de mécanismes d'influences, de propagande déguisée, de mensonges, d'informations floues ou indécidables, de tentatives de manipulation, de politiques de conditionnement. Nous avons là une multitude de pièges lorsque l'on superpose tout cela et cela requiert encore de nouveaux efforts pour s'en sortir.
Dans le futur il faudra apprendre à survivre dans un bruit permanent de flux d'informations. Faire la part des choses deviendra un défi quotidien. Il faudra vivre dans un environnement saturé de perceptions et réfléchir deviendra un sport intellectuel.