Peut on vivre avec les brevets logiciels et les restrictions numériques ?
Mel Vadeker, 29 mai 2003

La société de l'information se transforme et accélère sa mutation, mais dans ce mouvement, l'utilisateur final et le créateur de logiciel ont leur mot à dire. Il y a beaucoup de choses à craindre, et la première c'est que l'on n'écoute pas les recommandations et les réclamations incessantes de ceux qui font vivre le monde informatique. C'est ainsi que des groupes d'opinions se créent pour construire ce débat pour une société de l'information plus juste.


Pétitions pour un monde de l'information plus juste.

J'ai signalé sur mon site par des articles très documentés (chapitre technologie de l'information et prospectives), l'existence de projets destinés à réduire la liberté des utilisateurs de l'informatique et des créateurs de logiciels. Nous voyons donc une accumulation de restrictions qui limitent le contrôle des données numériques et les choix de logiciels à installer. De nouvelles technologies matérielles sont à l'étude pour décider à notre place, pour nous dire ce que nous serons autorisés à faire et pour nous surveiller. Ces idées qui sont à l'étude, ces projets en préparation convergent dans une même direction et concourent à transformer la machinerie informatique en une entité que l'on ne maîtrise plus et que l'on ne comprend plus.

Nous avons des lois ou des projets de lois qui s'appliquant à la société de l'information, réduisent dans les faits certaines libertés acquises et vont parfois jusqu'à les nier. On voit apparaître des technologies destinées à cloisonner l'espace publique que constitue le cyberespace.

On s'attaque même aux logiciels libres par la menace d'imposer le brevet de logiciels. C'est une manière de faire payer non le produit fini qu'est le logiciel mais l'idée ou le processus intellectuel. Cela revient à transformer une idée libre de droit pour la rendre monnayable dans la sphère privée. Breveter la pensée sera l'ultime acte de contrôle de la créativité, il faudra alors payer pour penser car les methodes finiront par être taxées et facturées meme si elles étaient auparavant dans le domaine public.

Pourquoi cherche t-on à limiter la portée révolutionnaire de l'outil informatique dans sa version libre et gratuite, et pourquoi le cyberespace continue t-il d'alimenter toutes les querelles et rivalités des grands groupes industriels ? Il faut malheureusement trouver la réponse dans les conséquences de la globalisation des échanges et de l'économie. Il faut faire cet effort pour comprendre pourquoi l'accès à l'information constitue une richesse que l'on veut faire payer. Le contrôle de l'information est stratégique et rapporte aussi bien du pouvoir, qu'une supériorité économique, industrielle, politique ou financière. Le cyberespace, ce haut lieu de rencontre et de foisonnements culturels est devenu un véritable terrain de bataille.

Face à ces menaces, de nombreuses questions nous viennent : Quels sont les futurs projets de société de l'information qui se préparent ? Que pourrons nous faire face au développement d'un cyberespace contrôlé par des complexes industriels, par des grands groupes de télécommunications ou de l'informatique ? Que pourra faire l'utilisateur final submergé par tant de technologies et de services ? Seront nous encore capable d'avoir ce regard lucide ou finirons nous conditionnés par le marketing informatique et la manipulation commerciale ?

De nombreuses interrogations émergent mais la question la plus importante est peut être celle ci : A t-on encore le choix ? Quelles sont les alternatives et pouvons nous encore participer aux débats. Quoi que l'on fasse ou que l'on décide, c'est finalement avec l'utilisateur et par l'utilisateur que tout peut se faire.

Les décideurs et les constructeurs doivent maintenant réfléchir à cette nouvelle donne : il n'est plus possible de considérer l'utilisateur de l'informatique comme un idiot culturel qui ne comprend rien des enjeux cachés.
Pour durcir certains positions on ressort à chaque fois les prétextes du piratage et de la sécurité au lieu d'étudier toutes les alternatives dans le respect des libertés individuelles et du bien commun. Au lieu de jouer à la manipulation par de fausses promesses de bonheur, il serait souhaitable que les différents partenaires industriels et législatifs permettent la constitution de ce débat tant réclamé et surtout favorise cette participation active des utilisateurs et des créateurs de logiciels libres à la table des négociations pour la préservation des intérêts du domaine public.

Actuellement l'absence de débats de fond se fait sentir. Les utilisateurs qui ont l'esprit d'initiative, proposent alors des solutions et manifestent leur mécontentement. Tandis que les autres, la majorité silencieuse, regarde ce triste spectacle d'une tyrannie informatique en mouvement.

Ce qu'il faut craindre le plus, c'est de vivre dans l'ignorance, sans comprendre, sans imaginer l'importance des enjeux pour la vie quotidienne. Alors pour ne pas dire que vous ne saviez pas voici quelques remarques et informations.

une remarque :

Si vous ne voulez pas que demain, votre ordinateur pense à votre place, vous dise ce qu'il faut lire, écouter et voir. Si vous ne voulez pas que demain la machine prenne le dessus et vous dicte votre manière de travailler. Si vous ne voulez pas que demain l'informatique grand public soit contrôlée par les seuls industriels au détriment des intérêts élémentaires des particuliers. Si vous ne voulez plus vivre dans l'ignorance et la soumission. Alors apprenez que la technologie n'est pas neutre, elle conditionne nos vies et notre manière de penser. Contrôler la technologie de l'information c'est contrôler l'information, c'est manipuler le langage, la connaissance et la pensée. Devons nous vivre dans un proche avenir dans un esclavage technologique ? Il faut que l'utilisateur de l'informatique prenne ses responsabilités et exige de participer aux débats concernant la société de l'information. Les projets et les décisions importantes ne peuvent plus être unilatéralement décidées par les fabricants de machines et de logiciels ou par des législateurs qui ne maîtrisent pas le sujet.
des informations :


exemple de courrier d'un utilisateur de l'informatique qui prend une initiative
De : "ph dunski"
Sujet : concernant palladium et TCPA
A : mel.vadeker
Date : 06/04/2003

Votre site a attiré mon attention du fait que semblez craindre, à juste titre, au moins autant que moi l'aboutissement des projet TCPA et Palladium (même si ceux-ci ont changé de nom)

Suite à une longue discution sur un forum, j'ai donc lancé une pétition (http://www.nonapalladium.be.tf ) et essaie actuellement de lancer une liste de diffusion dont le but est de coordoner les actions légales, tant personnelles que communes, visant à faire connaitre les risques et dangers de ces projets du grand public. (liste de diffusion : http://www.ibelgique.com/_ibox/ibox.htm?iBoxId=4091CZSJHBW )

A terme, j'aimerais arriver à la création d'une association représentative et connue dont le but serait la lutte légale contre les projets ( le but n'est absolument pas de satisfaire ma gloriole personnelle: les plus qualifés prenant les "postes à responsabilité")

Ce mail a donc un but multiple:

-faire connaitre la pétition et la liste de diffusion
-vous signaler que prochainement, je mettrai en ligne les liens versd d'autres sites qui en parlent et que donc, je prévois d'y mettre le votre

bonne journée
nonapalladium@be.tf