Elle fait partie intégrante de cette réaction en chaîne interagissante qu'est l'articulation des huit axiomes ethnométhodologiques.
Pour qu'il y ait racontabilité, il faut une contextualité spécifique, des acteurs sociaux ayant chacun une indexicalité et partageant une indexicalité commune. Cette relation permet un processus réflexif entre le discours et la perception de chaque membre (et de soi à soi-même entre nos paroles et nos actes). L'indifférence est préférable pour qu'une racontabilité soit possible. La racontabilité permet d'intégrer l'indexicalité de chacun à une indexicalité commune. Elle s'articule dans la contextualité du compte-rendu.
Elle nécessite la transcription d'un langage d'un groupe spécifique en un discours permettant la compréhension de celui- ci par les autres.
Chacun comprend à sa manière ce que dit l'autre, selon son vécu, son caractère, son état d'esprit, les différentes situations dans lesquelles il s'articule.
Il y a une perte d'information entre ce qu'imagine une personne, ce qu'elle va mettre mentalement en mots, ce qu'elle va dire effectivement, ce que les autres vont entendre, ce qu'ils vont comprendre (selon l'indexicalité du groupe), ce qu'ils vont interpréter (selon leur indexicalité personnelle).
Les messages non- verbaux et les non-dit constituent une partie de l'implicite qui va rendre la racontabilité intelligible, lorsqu'elle se situe dans l'action. Cependant, dans l'accountability du compte-rendu, il est nécessaire de modifier le discours, dans la mesure où une partie de ce qui sous-tend une action doit être traduit avec des mots.
La reconstitution de ces actions pratiques, qui s'appréhendent "sur le coup" d'une manière globale, restitue une description progressive, linéaire, qui ne peut vraiment transmettre, saisir, ce qui a été effectivement vécu.