On évoque sous le vocable de raisonnement de sens commun, un raisonnement qui ne serait pas scientifique, par opposition à un raisonnement démontrable par la logique mathématique. 

Le raisonnement ethnométhodologique de sens commun fait appel aux allants-de-soi, c’est à dire le non-dit ou plutôt le non-explicité. C’est le raisonnement que chacun fait lorsqu’on utilise intuitivement une procédure de réflexion issue d’une routine de fonctionnement, ou tout simplement son intuition.

Les allants-de-soi sont indexicaux et réflexifs. Ils dépendent du contexte de situation et des personnes qui les produisent. Chacun produit quotidiennement des choix qui ne nécessitent pas plus d’attention que le choix d’un vêtement dans une pile donnée.

Le raisonnement de sens commun est établi par historicité de la personne. C’est-à-dire son vécu, sa culture, et tous les types de structures mentales qui déterminent la vie de tous les jours. Le breaching vient perturber le fil de la routine de tous les jours et fait appel au jugement, et c’est par sa pensée, par le raisonnement de sens commun, que l’individu élabore ses réponses.

Bien que l’on essaye de valider un raisonnement dit scientifique, les allants-de-soi viennent s’immiscer dans le raisonnent à caractère scientifique. Lorsqu’un scientifique veut échafauder des hypothèses, il part de ses allants-de-soi, et essaye de les prouver et de les démontrer par les outils calculatoires des sciences dont il dispose, qui  peuvent être logique, mathématique, ou bien un modèle physique ou biologique : hypothèse ; c’est-à-dire intuition, démonstration, conclusion. Le raisonnement de sens commun est présent aussi dans la conclusion par la formalisation de cette dernière, afin que chacun puisse par son raisonnement de sens commun, dire sans pour autant refaire la démonstration : « c’est prouvé ». La preuve étant le but ultime, le résultat venant faire partie du sens commun, il est empilé par dessus les autres allants-de-soi.

Lorsqu’on désire acheter un kilo de pommes, on ne dit pas : « donnez-moi l’équivalent en poids d’un litre d’eau ». On utilise l’allant-de-soi kilogramme comme référence, et on ne se balade pas avec son litre d’eau chez les commerçants pour prouver mathématiquement le poids du kilogramme.