Présence mystérieuse


Dans les méandres sombres, où l'âme se lamente,
Un démon s'élève, hideux, emblème de la tourmente.
Ses yeux d'acier, glaciaux et perçants,
Pénètrent les esprits, y débusquant le mal rampant.

Sa peau ténébreuse, reflet de l'âme humaine,
Expose les vices, les turpitudes en scène.
Ses griffes acérées, l'outil du destin,
Déchirent les illusions, les voiles du festin.

Dans le second cercle, là où les ténèbres règnent,
Le monstre se repaît des fleurs du mal qui saignent.
Le poison de l'orgueil, la luxure, la vanité,
Alimentent sa puissance, sa cruauté sans pitié.

Le sol maculé, gorgé du sang versé,
Est le prix de l'ignorance, du rêve égaré.
Le monstre, souverain d'un monde décadent,
Savourant les festins macabres et déments.

Un poète, noble et tourmenté dans l'âme,
Affronte le démon, son existence infâme.
Ses ailes de lumière, symboles de son génie,
Tentent de s'élever vers une autre énergie.

Mais le démon ricane, le poète entravé,
A terre, cloué par la force de la gravité.
Le poète, en proie à la souffrance, au chagrin
Se consume sous l'ombre du démon serein.

Lorsque la nuit s'évanouit, que l'aube s'annonce,
Le démon s'éclipse, laissant place au silence.
Le poète, brisé par le combat sans pitié,
Gît, corps et âme, sur le sol, meurtri et abîmé.

 


Aux lueurs du jour, comparé à l'été flamboyant,
L'amour immuable, en sa grandeur infinie,
Défie le temps, son récit révèle l'éternité,
Une splendeur jamais flétrie, résistant au néant.

Mon aimée, sans artifices solaires, sans éclats dorés,
N'est point divinité, mais femme ordinaire,
Aux charmes authentiques, à l'aura singulière,
Une beauté vraie, en sa grâce exaltée.

En proie au destin cruel, lorsque l'âme vacille,
L'amour, phare suprême, dissipe les brumes hostiles,
Changeant la détresse en douce rédemption,
Guidant vers l'horizon de l'élévation.

L'amour sincère, solide comme une forteresse,
Défie les tourments, les tempêtes en liesse,
Forgeant dans les flammes des émotions vives,
Une éternité enracinée, une passion captivante.

Dans le crépuscule d'une vie mûrissante,
Tel l'automne qui dépose ses feuilles en attente,
La conscience éclairée par les heures fugitives,
Révèle la beauté dans la finitude expressive.


La Quête du Snark (Chanson d'Hiver)

Le Bellman, figure spectrale, sonna la cloche,
Un glas funèbre dans l'air immobile qui se cogne.
Boojum, Borogoves et Jubjub, silhouettes fantomatiques,
Se rassemblent, une procession vers l'inconnu, erratiques.

Le vent hurle, la pluie tombe, paysage désolé,
Le Snark les guide, mirage inaccessible, voilé.
Sable aride et rocailles blessent les pieds nus,
L'espoir vacille, la fatigue accable, les cœurs battent confus.

Sur une plage désolée, sous un ciel d'ardoise,
Le Snark se révèle, une énigme aux formes baroques.
Son rire grinçant résonne dans le silence oppressant,
Le Bellman et ses compagnons, face à l'abîme, hésitants.

Lutte vaine contre l'ombre, une danse macabre,
Le Snark se dérobe, insaisissable et avare.
Coups d'épée dans le vide, cris perdus dans le vent,
L'espoir s'éteint, laissant place au néant.

Le Bellman et son équipage, brisés et hagards,
Traînent leur misère sur le chemin du retour, amers.
Le Snark a disparu, laissant derrière lui le vide,
Le rêve brisé, une existence aride.

Que reste-t-il de l'aventure et de ses ambitions?
Des cendres amères, des regrets et des illusions.
Le Snark était plus qu'un mirage ou une chimère cruelle,
Un mystère sans fin vers la question éternelle.

Le silence règne sur la plage désolée,
Le vent murmure une complainte, une histoire avortée.
Le Bellman et ses compagnons, gisants dans la poussière,
Ont perdu la bataille contre l'ombre et le mystère.