De Dreamland à Wonderland


« À chacun d’entre nous il est donné de découvrir qu’en changeant lui-même, il peut contribuer à changer quelque chose dans le monde. Cet impératif est mystérieux parce qu’il porte en lui la fabuleuse idée que n’importe qui peut ébranler le monde. Mais cet impératif est logique car si je ne décide pas, ni toi ni lui ni nous tous, à emprunter cette voie, le monde où nous vivons, que nous contribuons à créer et dont nous sommes responsables, ne pourra jamais bouger non plus. Chacun d’entre nous doit commencer par lui-même. Si nous devions tous attendre que l’autre commence, l’attente ne finirait pas. » Vaclav Havel, La Force des sans pouvoirs


Mais tout cela n'a absolument aucun sens. Je n'arrive pas à le suivre.

C'est tout à fait logique au contraire. Il suffit de trouver la serrure et de tourner la clé.


« Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire à la rivière » (proverbe)

« Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort » Mohandas Karamchand Gandhi

« Tiens-toi à sept pas de l'éléphant, à dix de l'extraterrestre, à vingt d'un scientifique, à trente d'un expert du paranormal » (cri de la marmotte)


Jeux d'ombres et de lumières dans la caverne


Problèmes d'auto évaluation :

Ouvrir la boite de concorde contenant les différents savoirs, lire la notice de scientificité, manipuler les paradigmes, construire des programmes de recherche.


« La science est la croyance en l’ignorance des experts » Richard Feynman

 

Extrait du discours "What is science" au congrès de la National Science Teachers Association

« Une autre des qualités de la science est qu’elle enseigne la valeur de la pensée rationnelle ainsi que l’importance de la liberté de pensée, les résultats positifs qui viennent du doute que les leçons sont toutes justes. Vous devez distinguer ici, spécialement dans l’enseignement, la science des formes et procédures qui sont parfois utilisées pour développer la science. Il est facile de dire : “Nous écrivons, expérimentons et observons et faisons ceci ou cela.” Vous pouvez recopier ce schéma exactement. Mais les grandes religions sont dissipées par les formes suivantes en oubliant le contenu exact de l’enseignement de leurs fondateurs. De la même manière, il est possible de suivre le schéma et de l’appeler “science”, mais c’est de la pseudoscience. C’est ainsi que nous souffrons tous de cette sorte de tyrannie qui existe aujourd’hui dans beaucoup d’institutions qui sont passées sous l’influence de conseillers pseudo scientifiques.

Il y a beaucoup d’études en pédagogie par exemple où des gens font des observations, des listes, des statistiques et ainsi de suite. C’est tout au plus une sorte d’imitation de science analogue aux terrains d’aviation en bois faits par des indigènes des Mers du Sud, avec tours de contrôle et tout. Les indigènes espèrent qu’un grand avion viendra. Ils ont même construit des avions en bois ressemblant à ceux qu’ils voient sur les aéroports autour d’eux, mais étonnamment, leurs avions ne volent pas.

Le résultat de cette imitation pseudo scientifique est de produire des experts, tels que beaucoup d’entre vous. Mais vous les instituteurs, qui enseignez réellement aux enfants à la base, vous pouvez peut-être douter des experts. En fait, je peux aussi définir la science d’une autre manière : la science est la croyance en l’ignorance des experts.

Quand quelqu’un dit : “La science nous enseigne ceci ou cela”, il utilise le mot de manière incorrecte. La science n’enseigne rien du tout, c’est l’expérience qui enseigne. Si on vous dit “La science a montré ceci ou cela,” vous pouvez demander “Comment la science montre ceci ? Comment les scientifiques l’ont-ils découvert ? Comment ? Quoi ? Où ?”

Ça ne doit pas être “la science a montré” mais “cette expérience, ou cet effet a montré.” Et vous avez tout autant le droit que n’importe qui d’autre en entendant parler de ces expériences, mais soyez patient en écoutant toutes les informations, de juger si une conclusion sensée en a été tirée.

Dans un domaine tel que l’éducation, si compliqué que la vraie science n’a pas encore été capable d’aller nulle part, nous devons nous reposer sur une sorte de sagesse démodée, une sorte d’évidence dirigée. Je suis en train d’inciter l’enseignant de base à avoir de l’espoir et de la confiance en l’intelligence naturelle et le sens commun. Les experts qui vous dirigent peuvent avoir tort.

J’ai probablement ruiné le système, et les étudiants qui viennent à Caltech ne seront plus assez bons. Je crois que nous vivons une époque non scientifique dans laquelle tout le verbiage de la communication, de la télévision, les mots, les livres etc. sont non scientifiques. En conséquence, il y a une quantité considérable de tyrannie intellectuelle au nom de la science.

Finalement, à propos de ce “time-binding”, un homme ne peut pas vivre après la tombe. Chaque génération qui découvre quelque chose par sa propre expérience doit la transmettre plus loin, mais doit la transmettre avec un délicat équilibre de respect et d’irrespect, de manière à ce que l’espèce humaine, maintenant qu’elle est consciente de la maladie qui l’atteint, n’inflige pas ses erreurs à sa jeunesse de manière trop rigide, mais passe la sagesse accumulée plus la sagesse qui n’est peut-être pas de la sagesse.

Il est nécessaire d’enseigner à la fois d’accepter et de rejeter le passé avec une sorte d’équilibre qui demande un talent considérable. La science, en plus de tous ses sujets, contient en elle-même une leçon sur le danger de croire à l’infaillibilité des plus grands maîtres de la génération précédente. »



ICI

LE POSSIBLE

EST DÉJÀ FAIT

***

L'IMPOSSIBLE

EST EN COURS

***

POUR LES

MIRACLES

PRÉVOIR

LE DÉLAI



 

 

Lewis Carroll. De l’autre côté du miroir.

— Il est en train de rêver, déclara Blanc Bonnet ; et de quoi crois-tu qu’il rêve ?
— Personne ne peut deviner cela, répondit Alice.
— Mais, voyons, il rêve de toi ! s’exclama Blanc Bonnet, en battant des mains d’un air de triomphe. Et s’il cessait de rêver de toi, où crois-tu que tu serais?
— Où je suis à présent, bien sûr, dit Alice.
— Pas du tout ! répliqua Blanc Bonnet d’un ton méprisant. Tu n’es qu’un des éléments de son rêve !
— Si ce Roi qu’est là venait à se réveiller, ajouta Bonnet Blanc, tu disparaîtrais — pfutt! – comme une bougie qui s’éteint !
— C’est faux ! protesta Alice d’un ton indigné. D’ailleurs, si, moi, je suis un des éléments de son rêve, je voudrais bien savoir ce que vous êtes, vous ?
— Idem, répondit Bonnet Blanc.
— Idem, idem! cria Blanc Bonnet.
Il cria si fort qu’Alice ne put s’empêcher de dire :
— Chut ! Vous allez le réveiller si vous faites tant de bruit.
— Voyons, pourquoi parles-tu de le réveiller, demanda Blanc Bonnet, puisque tu n’es qu’un des éléments de son rêve ? Tu sais très bien que tu n’es pas réelle.
— Mais si, je suis réelle ! affirma Alice, en se mettant à pleurer.
— Tu ne te rendras pas plus réelle en pleurant, fit observer Blanc Bonnet. D’ailleurs, il n’y a pas de quoi parler.
— Si je n’étais pas réelle, dit Alice (en riant à travers ses larmes, tellement tout cela lui semblait ridicule), je serais incapable de pleurer.
— J’espère que tu ne crois pas que ce sont de vraies larmes ? demanda Bonnet Blanc avec le plus grand mépris.
« Je sais qu’ils disent des bêtises », pensa Alice, « et je suis stupide de pleurer ».
Là dessus, elle essuya ses larmes, et continua aussi gaîment que possible :
— En tout cas, je ferais mieux de sortir du bois, car, vraiment, il commence à faire très sombre. Croyez-vous qu’il va pleuvoir ?