en construction (correction en cours)

Un exemple d'ethique de survie,
la voie de la réalisation.
Mel Vadeker (1994 )
 
 

Liste de principes classés par ordre :

- Je me constitue des bases pour bâtir ensuite sur des matériaux consistants.
Toutes les disciplines personnelles qui se veulent efficaces reposent sur des principes, des valeurs constituant ou révelant une ethique de base. On ne peut pas se lancer dans une activité qui concerne la survie, un projet de réalisation difficile, en improvisant des techniques ou en changeant sans arrêt les valeurs fondamentales qui les constituent. Il faut, et c'est d'une importance cruciale, savoir sur quoi reposeront toutes les stratégies que l'on cherchera à concrétiser.

- Je fais en sorte d'utiliser, de découvrir, de créer des techniques pour bâtir efficacement.
Une fois que l'on est parvenu à construire certains principes de bases à élaborer les fondements d'une ethique, on peut se lancer dans la réalisation de son projet. La création des principes est une étape difficile, il est possible d'y parvenir en cernant les problèmes connus et en imaginant ceux qui sont inconnus, en se projetant sur l'avenir ou dans le passé à la lumière de son expérience personnelle. Il devient possible et de façon pratique d'organiser ou planifier un projet ou une stratégie. Il ne faut pas oublier qu'il faut d'abord cerner les problèmes pour créer ensuite les techniques

- J'emploie la concentration comme attitude pour éviter la distraction et la dispersion.
L'attitude mentale est importante, il faut s'y investir pour ne pas se laisser distraire par des errements sentimentaux. Refuser de s'engager mentalement c'est ouvrir la porte à d'autres contraintes qui finissent par distraire ou embrouiller une ligne de conduite. Il faut arriver à corriger son attitude au fur et à mesure, à rectifier certaines errements, à réévaluer toutes les techniques dans la pratique afin d'entamer des corrections.

- Je vois l'échec comme une étape possible d'un parcours et d'une expérience qui me rapproche du but.
L'échec n'est pas la fin, ce qui a échoué sert de leçon par la suite. Ce que l'on parvient à réaliser concrètement, est souvent la conséquence d'entraînements répétés ou d'une suite d'échecs corrigés. L'échec n'est pas une fin ultime mais un moyen pour réaliser une correction dans un projet plus vaste. Il ne s'agit plus d'adopter la position mentale du "tout ou rien" mais celle du "possible et du probable".

- La peur est une émotion à canaliser, à contrôler, j'adopte l'attitude positive, "je suis capable de m'en sortir" au lieu de "je ne peux pas y arriver car je risque d'échouer".
L'état d'esprit participe à la motivation et à la résolution des contraintes. L'autosuggestion sert à se donner des repères tactiques, à canaliser certaines craintes, à se préserver de certaines distractions. Pour éviter de limiter ses propres capacités d'exploration et pour percevoir de nouvelles solutions, une attitude d'ouverture est préférable à celle d'un repli sur soi, à celle d'une crainte qui réprime ses capacités.

- Je m'entraîne fréquemment, c'est la technique essentielle du perfectionnement.
Il ne faut pas mesurer l'effort pendant ses entraînements, car mesurer l'effort c'est éviter les moyens de se dépasser. Se comporter à l'entraînement de la même façon  qu'en situation réelle est la seule façon de se donner la possibilité d'évaluer concrètement la performance de sa stratégie.

- Je respecte les contraintes extérieures et les avis divergents pour les utiliser ensuite dans ma progression.
Je n'impose pas mes points de vue aux autres, je préfère que chacun choisisse librement sa voie. Je préfère inspirer l'exemple par la réalisation d'actes concrets. J'utilise mes capacités pour répondre aux provocations extérieures et pour progresser par le travail. C'est par le respect et la tranquillité que j'avancerai le plus efficacement car la précipitation et l'inconstance mènent à l'échec.

- J'explore mes capacités pour les exploiter au mieux en situation.
Rien ne sert d'avoir des talents particuliers si on n'arrive pas à les exploiter en situation. Il faut utiliser des méthodes pour les exploiter au mieux et étudier sa propre progression afin de créer les conditions du développement. L'exploration doit se faire dans les deux sens, découvrir les possibilités en soi, réaliser des actes concrets. Il faut répondre aux contraintes psychologiques et matérielles sans se laisser enfermer dans un système d'habitudes ou de routines.

- Je me sers de mon entraînement pour prendre de la distance et gérer les situations difficiles.
Dans une situation d'action, le détachement dans la mémoire de l'entraînement  me permet de me dépasser et d'éviter le stress d'une confrontation avec un univers inconnu. La mémoire de la chose réussi me sert à créer cette pensée qui évite la peur.

- L'entraînement et l'évaluation me permet de construire une stratégie, de progresser en me reposant sur des bases solides.
L'usage d'une technique efficace doit permettre au pire de stabiliser une progression et au mieux de renouveler la stratégie avec de nouveaux apports, cela pour continuer à progresser. L'essentiel est de vérifier si les fondamentaux restent valides, qu'ils permettent de faire tenir au-dessus toute la stratégie.

- Je ne crois qu'au labeur et à la discipline.
Le talent naturel ne suffit pas à la progression, il faut forcer sa nature par un développement orienté. Le travail quotidien, la patience, la discipline, le sang froid, sont des qualités qu'il faut enraciner.

- Un but à réaliser est un projet que je cultive étape par étape par une concentration et une discipline.
L'idéal à atteindre ne doit pas être le désir utopique d'un accomplissement immédiat ou d'une quête d'un absolu. Avoir un tel comportement est illusoire et dangereux pour l'équilibre mental. Il faut se borner à accumuler une succession de réussites, d'actes concrets.

- Pour arriver au but, je construis mieux par des projets à court terme.
Enchaîner une suite de projets concrets ou accumuler des petites réussites, est une oeuvre raisonnable qui permet d'avancer prudemment vers la réalisation d'un projet global, dont on ne connaît pas par avance les modalités d'accomplissement.

- Un projet à court terme que je réalise me permet de préparer le suivant.
Il faut par précaution, se préserver de l'échec total. C'est pour cela qu'il faut conserver un acquis en toute circonstance. Aller d'un acquis pour construire le suivant, est la chose la plus sensée à faire.

- Je prends de la distance pour comprendre la complexité.
Dans les limites raisonnables, il ne faut exclure aucun apports extérieurs. L'expérience montre qu'un regard nouveau, des idées extérieures permettent de sortir de certains pièges que l'on contribue à maintenir sans le savoir. Un regard extérieur et distant permet d'intégrer dans son projet de nouvelles idées, de faire certaines corrections. Il faut voir l'action à construire de deux manières, du dedans de façon rapproché et en dehors à distance, tout cela dans un même élan.

- Je n'abandonne jamais sans avoir essayé.
Il ne faut pas faire de préjugé sur un échec et encore moins imaginer par avance une impossibilité. Il faut tenter d'utiliser toutes les ressources même celles que l'on juge inutiles ou inexploitables. Faire des erreurs c'est aussi avancer vers la solution, il faut continuer sa progression et oublier ses propres faiblesses. Il faut faire le maximum à chaque fois qu'il est permis. C'est un moyen de se dépasser en refusant ses propres préjugés car ils risquent à termes d'influencer le déroulement de la stratégie.

- Je me concentre sur le projet étape par étape, j'évite alors distraction qui risque de me déconcentrer.
Même si le projet à construire est trop complexe, au lieu de partir du but pour déterminer la suite des enchaînements jusqu'au point d'origine, il faut mettre en parallèle la position inverse, qui est celle de l'alpiniste qui grimpe sur une montagne inconnue en évaluant sa trajectoire selon les contraintes locales de l'environnement.

- L'obstacle est naturel, le briser ou le contourner est une étape nécessaire à la progression.
Comme dans un labyrinthe, il arrive de tomber sur des impasses, dans ce cas, il faut faire demi-tour. Revenir sur ses pas n'est pas honteux, il vaut mieux reculer pour ensuite reprendre de nouvelles directions que de persévérer dans l'erreur.

- Je me construis des représentations locales pour comprendre la globalité.
Une progression parfaite ne peut pas exister car la complexité empêche de voir la totalité avec discernement. La qualité d'esprit pour gérer au mieux cette situation et de se construire des images locales qui se rapprocheront le plus d'une vision d'ensemble. Comprendre la globalité c'est reconnaître qu'elle dépasse la compréhension mais que l'on peut tout de même la cerner par d'autres moyens.

- Un projet, je le construis comme une mosaïque.
Plusieurs tactiques de construction sont possibles pour obtenir un résultat satisfaisant. On peut ensuite débattre de la qualité de certaines approches, de la rapidité et de l'économie d'effort à faire pour progresser. Si le résultat est là, toutes reussites même mineures portent un enseignement sur la gestion des contraintes de temps et d'énergie, de la maîtrise de la complexité.
 

Pour résumé :

- Je me constitue des bases pour bâtir ensuite sur des matériaux consistants.
- Je fais en sorte d'utiliser, de découvrir, de créer des techniques pour bâtir efficacement.
- J'emploie la concentration comme attitude pour éviter la distraction et la dispersion.
- Je vois l'échec comme une étape possible d'un parcours et d'une expérience qui me rapproche du but.
- La peur est une émotion à canaliser, à contrôler, j'adopte l'attitude positive, "je suis capable de m'en sortir" au lieu de "je ne peux pas y arriver car je risque d'échouer".
- Je m'entraîne fréquemment, c'est la technique essentielle du perfectionnement.
- Je respecte les contraintes extérieures et les avis divergents pour les utiliser ensuite dans ma progression.
- J'explore mes capacités pour les exploiter au mieux en situation.
- Je me sers de mon entraînement pour prendre de la distance et gérer les situations difficiles.
- L'entraînement et l'évaluation me permet de construire une stratégie, de progresser en me reposant sur des bases solides
- Je ne crois qu'au labeur et à la discipline.
- Un but à réaliser est un projet que je cultive étape par étape par une concentration et une discipline.
- Pour arriver au but, je construis mieux par des projets à court terme.
- Un projet à court terme que je réalise me permet de préparer le suivant.
- Je prends de la distance pour comprendre la complexité.
- Je n'abandonne jamais sans avoir essayé.
- Je me concentre sur le projet étape par étape, j'évite alors distraction qui risque de me déconcentrer.
- L'obstacle est naturel, le briser ou le contourner est une étape nécessaire à la progression.
- Je me construis des représentations locales pour comprendre la globalité.
- Un projet, je le construis comme une mosaïque.



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